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par Frithjof Schuon

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Fonds documentaire sur la vie et l'enseignement
de Frithjof Schuon



L’Avant-propos de
Sur les traces de la Religion Perenne

par

Frithjof Schuon

© World Wisdom, Inc.

A travers toute notre œuvre, nous avons traité de la Religion pérenne, explicitement ou implicitement, et en connexion avec les diverses religions qui d’une part la voilent, et d’autre part la font transparaître ; et nous croyons avoir donné de cette Sophia primordiale et universelle un aperçu homogène et suffisant, malgré notre manière discontinue et sporadique de nous y référer. Mais la Sophia perennis est de toute évidence inépuisable et n’a pas de limites naturelles, même dans un exposé systématique tel que le Vêdânta ;ce caractère de système n’est d’ailleurs ni un avantage ni un désavantage, il peut être l’un ou l’autre suivant le contenu ; la vérité est belle sous toutes ses formes. En fait, il n’y a aucune grande doctrine qui ne soit pas un système, et aucune qui s’exprime d’une façon exclusivement systématique.

Comme il est impossible d’épuiser tout ce qui se prête à l’expression, et que la répétition en matière métaphysique ne saurait être un mal — il vaut mieux être trop clair que de ne l’être pas assez —, nous avons cru pouvoir revenir à nos thèses de toujours, soit pour proposer des choses que nous n’avions pas encore dites, soit pour exposer d’une manière utilement nouvelle celles que nous avions dites. Si le nombre des données fondamentales d’une doctrine, par définition abstraite, est plus ou moins limité par la force des choses — c’est la définition même d’un système, car les éléments formels d’un cristal régulier ne sauraient être innombrables —, il n’en va pas de même des illustrations ou des applications, qui sont sans limites et dont la fonction est de mieux faire saisir ce qui, de prime abord, paraît n’être pas assez concret.

Encore une remarque, d’ordre plus ou moins personnel celle-ci : nous avons grandi à une époque où on pouvait encore dire, sans devoir rougir de sa naïveté que deux et deux font quatre ; où les mots avaient encore un sens et voulaient dire ce qu’ils veulent dire ; où on pouvait se conformer aux lois de la logique élémentaire ou du sens commun, sans devoir passer par la psychologie ou la biologie, ou la soi-disant sociologie, et ainsi de suite ; bref, où il y avait encore des points de référence dans l’arsenal intellectuel des hommes. Nous voulons faire entendre par là que notre façon de penser et notre dialectique sont délibérément désuètes ; et nous savons d’avance, car cela est trop évident, que le lecteur auquel nous nous adressons nous en saura gré.




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